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Le Fort 4, aujourd’hui parc urbain dans la banlieue pavillonnaire d’Anvers est un vestige de la ceinture défensive de Brialmont. S’ils sont désormais recouverts par la végétation, tous les bâtiments d’origine en vieille brique sont encore en excellent état et n’attendent qu’à être investis par de nouveaux usages moins belliqueux. L'enjeu du projet était de rendre l'intervention sur la ville vraisemblable en imaginant un scénario acceptant les formes de développement économique à l'œuvre.

Pour financer un projet qui englobe les 12 hectares du parc et ses 7000m² utiles, nous avons donc proposé une approche quelque nihiliste : un acteur privé racheter le fort pour y installer son activité génératrice de revenus. En échange, il financerait le développement de certains programmes à la ville de Mortsel. Parmi les programmes rémunérateurs, la forme du bâti très compacte avec des murs d'une largeur impressionnante et la position du site très insulaire semble être idéale pour répondre à une demande contemporaine croissante : un grand data-center sera en effet installé dans le bâtiment central nommé le réduit. Les nombreuses cellules intérieures sont donc investis d'une fonction ultra-technique.
La partie ''publique'' de l'intervention trouve elle son origine dans la caponnière avec la mise en place de halles de fabrication style fab-lab, d'une médiathèque, des salles d’E-sport et les archives de la ville... Pour rendre opérant les espaces contraints de ces bâtiments militaires, deux astuces prédominent : la mise en place d'un système de fermes intérieurs de renfort pour permettre de percer les voutes entre cellules et l'extension des surfaces par l'extrusion des espaces intérieurs vers l'extérieur. La caponnière se voit donc comme pénétrée par de grands câbles en corten. Ces derniers se retrouvent alors à plusieurs endroits du parc développant un réseau : pont ou tunnel pour traverser les douves, abris vélos, espaces de passage couverts, accès visiteurs au data center...