Le monument aux 7 plateaux

Selon Emmanuel Christ, le monument pourrait être réduit à un mur de plus de 100 ans. Le monument se définirait par sa persistance par rapport au reste du flux historique de la ville. Cependant, on préserve aujourd’hui les monuments pour des raisons principalement idéologiques et non parce que les bâtiments sont justement parfaitement conçus pour changer d’usage au fil du temps. Aux grands ensembles des périphéries, on préféra par exemple affirmer préserver les hôtels particuliers du centre.
Au monument idéologique, est proposé ici une lecture alternative davantage matérielle : ''le monument aux 7 plateaux''. Si la monumentalité se joue vis-à-vis de la permanence, on choisira de concevoir notre bâtiment selon sa capacité formelle à absorber tout type d'occupation à l'échelle morphologique de la ville comme celle typologique du bâtiment.

Le site du projet se situe à Brest et consiste en un plateau actuellement fermé par un mur, en contrebas de l’ancienne prison du Pontaniou et des halles des capucins. L'enjeu est d'y installer le monument comme un véritable Fait Urbain Moteur. Sa position, les flux qu'il permet ou les usages qu'il propose s'inscrivent sur et avec la ville existante.
Le projet se distingue en deux parties. Le socle se calant entre les murs fortifiés répond à la question morphologique du lieu. Typologiquement, les structures béton neutres du socle accueillent des programmes liés au quartier (plateau sportif, bar syndical, locaux associatifs). Deux plateaux de parking plus haut, se dégage alors le monument aux 7 plateaux, libéré des contraintes du déjà-là. Si on propose ici un scénario ''habitat'', tout est fait pour permettre une réversibilité complète. La structure ''libre'', la hauteur sous plancher (2m80 ou 3m10), le zonage des pièces humides, le retrait de la façade isolée offre donc des configurations de logements multiples mais aussi l'implantation de programmes autres au fil des besoins matériels des occupants.