L'auto-referential architecture
L'architecture qui parlait d'elle-même
Cet article découle à son origine d’une relecture critique de la thèse de Valerio Olgiati sur la Non-referential architecture auquel il emprunte son constat de base nihiliste : nous vivons dans monde hétérogène et non-référentiel. On parle ici de monde non-référentiel, non pas parce que qu'il n'y a plus de références socio-culturelles, bien au contraire, elles n'ont jamais été aussi nombreuses. Cependant, aujourd’hui, chacun se construit son propre référentiel, le modifie constamment. Les idées universelles et les grands récits ne raréfient. La texte d'Olgiati est donc analysé, critiqué, contredit et ainsi éprouvé.
Du point de vue de l’architecture, le discours intellectuel semble alors fatalement s’être perdu au profit d'une production pragmatique tournant autour des normes, de modèles constructifs programmatiques et de tendances stylistiques sans fond. L'architecture ne parle plus pour elle-même et son discours n'est plus contenu dans sa forme construite. Par un refus de l’extra-architecture, l’auto-referential tente alors de renverser cette fatalité et faisant l'hypothèse de l'extrême opposé. Plus qu'une doctrine, c'est un exercice de pensée.
Il convient de noter que ce travail théorique qu'on retrouvera dans le mémoire de master a été effectué en aller-retour avec une mise en pratique à travers notamment deux projets présentés au sein du texte. La méthode de travail oscille ainsi entre une formalisation de réflexions personnelles sur l’architecture et son contexte de réalisation (modèle sociétal, tendances culturelles...), un croisement critique de travaux savants connexes (Allant des textes séminaux de Perret ou Venturi jusqu’au travaux récents de Dogma ou Office) et une mise en situation pratique. Dans ce sens, l’auto-referential ne se présente pas comme une réponse absolue mais plutôt comme une tentative, presque empirique, de construire une architecture signifiante dans le contexte actuel du monde non-référentiel.